Historique

Les Prix Töpffer de la bande dessinée sont remis depuis 1997 à Genève, en hommage au Genevois Rodolphe Töpffer, considéré comme l’inventeur du 9e art. Découvrez ci-dessous la liste des lauréat·e·s historiques!

Cérémonie des Prix Töpffer 2021

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Grand Prix Töpffer

Catherine Meurisse

Lire le laudatio de Catherine Meurisse par Alain Boillat (pdf 3.2 mo)

En 2021, le Grand Prix est attribué à Catherine Meurisse. Catherine Meurisse est née en 1980. Dessinatrice, autrice, caricaturiste, reporter et illustratrice d'albums pour la jeunesse, Catherine Meurisse est une artiste prolifique. Aiguisant son regard et son trait pendant quinze ans dans de nombreux titres de presse francophones (Le Monde, Libération, Les Échos, L'Obs'...) et plus particulièrement à Charlie Hebdo, elle réalise des bandes dessinées où l'esprit de sérieux n'a pas sa place.

Après Mes hommes de lettres, Le pont des arts (Sarbacane), Moderne Olympia (Futuropolis) et Drôles de femmes (avec Julie Birmant), elle publie en 2016 La Légèreté, récit bouleversant de son retour à la vie, au dessin et à la mémoire, après l'attentat contre Charlie Hebdo auquel elle a échappé. Toujours chez Dargaud, après l'effronté Scènes de la vie hormonale paraît Les grands espaces, évocation de son enfance à la campagne, où se mêlent souvenirs savoureux et conscience esthétique et politique du paysage rural.

En 2019, elle publie Delacroix, adaptation graphique toute personnelle des mémoires d'Alexandre Dumas, grand ami du peintre Eugène Delacroix. Son nouvel album, La jeune femme et la mer interroge la place de l'humain dans la nature et le recours à l'art pour saisir les paysages qui disparaissent. En 2020, année où une grande rétrospective lui est consacrée à la BPI du Centre Pompidou, Catherine Meurisse devient la première autrice de bande dessinée membre de l'Académie des beaux-arts. En 2021, l'autrice se voit décerner le Grand Prix Töpffer de la bande dessinée et une exposition lui est consacrée au Cartoon Museum de Bâle.

Le public aura la joie de vous rencontrer le 3 décembre 2021 à Genève. Quels sont vos liens avec cette ville?

La première fois que je suis venue en Suisse, c’était en 2004 pour de la BD déjà puisque, diplômée de l’École nationale supérieure des arts décoratifs, mon travail de fin de cursus avait été publié à Genève, chez Drozophile Quiquandquoi. Ma toute première BD! Intitulée Causeries sur Delacroix, je l’ai par la suite retravaillée en 2019 pour une réédition chez Dargaud, mon éditeur actuel. J’ai repris ce travail de jeunesse édité à Genève, je l’ai en partie redessiné, j’y ai mis des couleurs, réinjecté de la peinture plus flamboyante… et un peu de maturité.

Qu’est-ce que Rodolphe Töpffer et son époque vous évoquent?

Quand j’ai travaillé à Charlie Hebdo, nos maîtres étaient ces dessinateurs, pionniers de la caricature: Daumier, Töpffer, Gavarni, Grandville. Cabu ne parlait que de Daumier! À cette époque, et encore plus à mesure qu’on avance dans le 19e siècle, beaucoup de peintres et de dessinateurs étaient de bons écrivains et ces derniers eux-mêmes dessinaient formidablement bien, comme par exemple Victor Hugo qui était un illustrateur hors pair. En ces temps-là, les frontières étaient floues entre littérature et dessin/peinture, j’ai l’impression que c’était une grande famille et c’est en ça que cette période me fascine. Des ponts étaient en permanence jetés entre les arts.

Vous avez réalisé le dessin de l’affiche 2021 des Prix Töpffer. Pouvez-vous nous parler de cette image?

Le personnage tiré des bandes dessinées de Rodolphe Töpffer portait une perruque et une lavallière qui m’ont tout de suite fait penser à des phylactères. Les bulles de BD se joignent ensuite avec les nuages. Chez Töpffer, le cavalier est masculin. Je l’ai adapté en un personnage plus androgyne ; on pourrait imaginer qu’il s’agit d’une jeune femme. Les montagnes et les nuages m’ont été inspirés par le peintre suisse Hodler et ses tableaux du lac de Thoune. Hodler est un peintre que j’aime beaucoup: je suis envoûtée par ses ciels, ses reflets, sa palette… c’était l’occasion de réinjecter du Hodler dans cette affiche et de le confronter à Töpffer. Cette pratique est courante dans mon travail où j’aime mélanger mes influences et les époques pour produire un dessin personnel. Pour la technique, j’ai travaillé à la gouache mais mon outil de travail habituel c’est la plume, comme Töpffer. Hodler utilise un bleu très beau, très particulier. En réalisant l’affiche, je me suis rendue compte que la couleur complémentaire était ce rose fuchsia utilisé pour le cheval - à l'origine un rose presque fluo.

Le Grand prix Töpffer a dans son ADN l’idée de la transmission puisqu’il intègre la présence de HEAD et l’ESBDI, deux écoles qui forment des illustrateurs et illustratrices. Que souhaitez-vous dire aux jeunes qui choisissent ces filières?

Je suis très curieuse de les voir parce qu’il y a des jeunes auteurs et autrices époustouflant-e-s. C’est très difficile de répondre personnellement à cette question. Ce qui est certain c’est que dans mon cursus, ce qui m’a aidé, c’est de faire des rencontres avec des artistes et des peintres expérimenté-e-s. Elles et ils m'ont ouvert des fenêtres mentales. Je retiens que dans ce métier, dans lequel il n’est pas facile de vivre de son dessin, il est important de rester ouvert-e à toute forme de publication. Quand j’étais étudiante et que je ne savais pas trop quoi faire de mon dessin, j’imaginais devenir illustratrice jeunesse et finalement, c’est le dessin de presse qui m’est tombé sur le coin de la figure par hasard! J’ai rencontré les dessinateurs de Charlie qui m’ont parlé de politique ou de culture; ils m’ont fait faire du reportage, je suis allée dans les rues des villes et j’ai fait des choses qui n’avaient rien à voir avec mes études d’art. Tout ça m’a fait mûrir et se retrouve ensuite dans mes livres. Il faut vraiment être ouvert-e au monde et ne pas rester trop concentré-e sur son dessin ou son style. Les artistes sont des éponges, il faut rester éponge toute sa vie.

Est-ce que ça sert encore à quelque chose de gagner des prix aujourd’hui?

Je n’ai pas gagné beaucoup de prix. J’ai souvent été nominée! J’ai eu le Grand écureuil d'or d’Angoulême quand j’étais lycéenne, j’avais 16 ans. J’ai aussi eu le plaisir d’être lauréate à Genève du Prix Töpffer international en 2016 pour La légèreté. Ça m’a beaucoup touché parce que l’album parle de la période d’après l’attentat contre Charlie et de ma reconstruction à travers les arts: il y a cette beauté qui peut nous sauver. Quand j’ai publié l’album en France, j’étais persuadée que personne ne comprendrait mon histoire et que je serais vraiment seule dans cette prison post-traumatique. J’ai eu le bonheur de découvrir que cet album était très partagé, même au-delà de la France.
Je crois que les Prix sont utiles mais ce serait encore plus utile de les doter mieux – et là je parle pour la France car en Suisse je crois qu’on est plus généreux sur ce plan! Les prix BD dotés en France sont très rares et c’est dommage car ça donne un gros coup de pouce aux autrices et auteurs.

Pour aller plus loin:
Catherine Meurisse. L’humour au sérieux. Exposition au Cartoonmuseum Basel, du 6 novembre 2021 au 13 mars 2022
Catherine Meurisse, La jeune femme et la mer. BD parue le 29 octobre 2021, éditions Dargaud, 116 p.



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Prix Töpffer Genève

Isabelle Pralong (1967) & Fabrice Melquiot (1972)

Un homme et une femme en duo pour un album qui offre une magnifique symbiose entre dessin et texte. Un duo qu’on voudrait voir constitué pour déjouer les partages et classifications usuelles de genre qui sont au cœur du propos. Mais des auteur.e.s qui ont eu leur chemin respectif.

Isabelle Pralong rejoint Genève après ses études de design à Milan. Enseignante à l'École supérieure de bande dessinée et d'illustration de Genève (ESBDI), son activité de dessinatrice débute au début du 21e siècle. Couronnée par deux fois dans le cadre des Prix Töpffer (L’Éléphant 2007 ; Oui, mais il ne bat que pour vous, 2011), elle est également honorée par le festival d’Angoulême (L’Éléphant, Prix Essentiel Révélation en 2008).

Fabrice Melquiot à Genève, tout le monde le sait: c’était le directeur du Théâtre Am Stram Gram, centre international de création pour l’enfance et la jeunesse. Mais Fabrice Melquiot, c’est une plume, le verbe du dramaturge, le sens de la mise en scène. Un homme également célébré à travers les traductions de ses œuvres et récompensé par de nombreux prix en France, parmi les plus prestigieux.

Polly (La Joie de lire)

«Et voilà», entendra-t-on: «encore un truc dans l’esprit du temps, pour suivre le trend. LGBT et tutti quanti. C’est quoi cette fois? Ah, l’intersexualité ! Ni homme, ni femme. Ben voyons…»

On les prend au mot, à la lettre: oui, voyons. Ouvrons les yeux, regardons avec Fabrice Melquiot et Isabelle Pralong. Trente ans de vie racontés pour dire notre envie de normalité, notre désir de «faire le bien» à tout prix pour réparer les erreurs de la nature (en ces temps pandémiques, c’est cinglant) car «flotter» ce n’est évidemment pas possible. Tel un leitmotiv répété tout au long de la vie du personnage Polly: «le monde tranche, définit, détermine, range, organise, classifie». Et l’ouvrage de s’emparer de ce qui se trame dans l’usage des mots par les humains. À travers un dessin d’une grande délicatesse où le paroxysme de la crise est fait des seules lettres des mots prononcés par Polly pour s’émanciper, une invitation poétique et universelle à refonder nos liens, pour se rendre compte qu’il est des questions bien inutiles et pas seulement pour identifier le sexe d’autrui.

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Prix Töpffer pour la jeune bande dessinée

Cassandre Tornay (2000)

Diplômée de l'École supérieure de bande dessinée et d'illustration de Genève (ESBDI), Cassandre Tornay est originaire de Monthey en Valais, où elle a obtenu une maturité en option arts visuels. Passionnée de voyages et de dessin, elle se trouve souvent au bord d'une route, un crayon à la main.

Boa

Toncar et Boa, un dalmatien au cou élastique et un garçon aux jambes molles, sont les deux protagonistes d'une amitié improbable. À priori sans atomes crochus, ils tissent progressivement une relation qui s'incruste graphiquement dans des jeux de pleins et de vides, de noirs et de blancs ponctués de fonds arc-en-ciel par endroits. Dans ce petit livre, les pages se lisent soit en une narration suivie soit se picorent librement. Suivant un fil de pensées, le dessin conserve la spontanéité du trait enlevé et inventif du croquis. Une valse d'images et de mots parfaitement équilibrée, qui démontre que la logorrhée peut être poésie et que la narration ne saurait se passer du texte ou de l'image, à moins que ce ne soit le contraire.

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Grand Prix Töpffer

Dominique Goblet

Dominique Goblet est née en 1967 à Bruxelles et a étudié l’illustration à l’Institut St-Luc. Elle expose régulièrement peintures et sculptures en Belgique et à l’étranger. Ses techniques mixtes et ses influences multiples sont mises au service d’une écriture graphique unique.

Son premier livre, «Portraits crachés», publié aux éditions Fréon, recueillait récits et images parus dans les revues emblématiques du renouveau de la bande dessinée des années 90. En 2007, la parution du livre «Faire semblant, c’est mentir» à L’Association crée l'événement. Débuté 12 ans auparavant, ce projet autobiographique et expérimental s’interroge tant sur la représentation et l’intime que sur la fiction et le temps.

En 2010, elle achève «Chronographie», recueil des portraits qu’elle fait de sa fille et que sa fille fait d’elle depuis 2002. Elle a ensuite publié le fruit d'autres collaborations originales: «Plus si entente», co-écrit avec l’auteur Kai Pfeiffer, aux éditions Frémok et Actes Sud BD en 2015 et l'Amour dominical, co-écrit avec Dominique Théate, aux éditions Frémok (sélection officielle du Festival d'Angoulême 2020). Tous ces ouvrages ont, chacun à leur manière, marqué la bande dessinée de notre temps.

Le jury a souhaité récompenser Dominique Goblet notamment pour l’influence déterminante que son œuvre, d’une grande liberté formelle, a eue et continue à avoir sur plusieurs générations d’artistes. L’artiste aime d’ailleurs transmettre, comme en témoigne sa pratique d’enseignante à l’Ecole supérieure des arts de Saint-Luc à Bruxelles. Ainsi c’est avec aisance et intérêt que Dominique Goblet a participé à la conception, par les étudiant.e.s de la HEAD, d’une exposition spéciale à l’occasion de ce Grand Prix, reportée au printemps prochain.

La côte belge, du côté d’Ostende. Désuète et mélancolique. C’est là que Dominique Goblet a séjourné durant le confinement en ce printemps 2020. Dans la tradition des peintres de marine elle y observe et fixe ce paysage austère sur le papier. Elle en tire des gouaches dont les personnages sont absents (ou presque), empreintes de solitude. En contrechamp de ce froid décor, les textes de son compagnon Guy-Marc Hinant dévoilent la vie cachée des dunes, des corps ardents et fébriles.

Les étudiant.e.s ont été invité.e.s à s’approprier les images proposées, à bousculer les codes habituels du rapport texte-image en bande dessinée pour créer, par la scénographie elle-même, une poésie narrative. Que se passe-t-il lorsque le personnage perd sa place souveraine? Et si c’était le paysage qui devenait alors le personnage?

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Prix Töpffer Genève

Pierre Schilling

Né en 1989 à Melbourne mais vite de retour en Suisse, Pierre Schilling se voue au dessin très jeune et se nourrit de Dragon Ball, Thorgal ou des Chroniques de la Lune Noire. En 2012, il publie Pain d’Épices aux Éditions Drozophile. A Genève, après des études de bande dessinée au CFP Arts, où il enseigne actuellement, et un Bachelor en graphisme à la HEAD - Genève, il travaille en tant que web-designer et professeur d’illustration.

«SUR LA ROAD» - Éditions Collection RVB, 2020

Dans la ligne éditoriale revendiquée par Collection RVB, Sur La Road est une aventure ludique fondée sur la fluidité du scrolling à l’écran, jouant sur les verticales des paysages comme sur la succession des plans à voir et à lire dans un continuum facilitant les allers-retours ou les pauses. Entrée en matière orageuse où la route se dessine comme un croissant de lune… et c’est parti. Triple narration et soleil à l’horizon. Par la suite, le déploiement se fait au gré des clics du lecteur pour suivre telle ou telle branche d’une histoire déjantée, pleine de trouvailles visuelles et de clins d’œil, à l’image de cette citation inattendue du hit sirupeux de Benny Mardones, mort quasi oublié en 2020… Jeu de piste autant que road comic qui participe du plaisir éprouvé.

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Prix Töpffer pour la jeune bande dessinée

Melchior Best

Né en 1996, titulaire d'une maturité OS arts visuels, Melchior Best a obtenu en juin 2020 un diplôme de l'Ecole supérieure de bande dessinée et d'illustration de Genève (ESBDI) du CFP Arts. Il a participé à différents projets collectifs. Il poursuit actuellement ses études en communication visuelle, option Image/Récit, à la HEAD – Genève.

AU CREUX DE LA PAUME

Circulation, respiration: deux mots-clés qui accompagnent la lecture de cette proposition originale de Melchior Best. Lequel écrit dans sa note d'intention «mon projet est de traduire une petite polyphonie, un état d'écoute et d'attention au monde». Cette errance poétique qui expérimente différentes techniques graphiques (dessin, monotype) est une véritable invitation au voyage entre le dehors et le dedans, portée par le souffle de Nicolas Bouvier, cité en exergue. D'abord fermée, la paume s'ouvre au fil du texte et déroule ses chemins, tracés de liberté. Avec brio, l'auteur explore ses multiples influences (dont une certaine Dominique Goblet…) pour mieux s'en affranchir.

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Grand Prix Töpffer

Nikita Mandryka

Co-fondateur de l’Écho des Savanes, rédacteur en chef de Charlie Mensuel, dessinateur chez Spirou, Vaillant, Pif, il est aussi le créateur du célèbre Concombre masqué et de ses aventures potagères.

Bien souvent réduite à sa dimension absurde et humoristique, l’œuvre de Mandryka trouve -dans les deux expositions qui lui sont consacrées à la Bibliothèque de Genève et à la HEAD - l’occasion d’une relecture à la lumière des très nombreuses références littéraires et visuelles qui irriguent son univers depuis plus de 50 ans.

Le Couloir des coups d’œil de la Bibliothèque de Genève se transforme en couloir du cactus blockhaus, emblématique habitat du Concombre masqué. Faisant dialoguer des planches originales de diverses périodes avec des citations littéraires et philosophiques, cette plongée Dans la bibliothèque du Concombre met en évidence un vaste tissu référentiel tendu entre Lewis Carrol et le Tao en passant par Lacan et Kafka.

À la HEAD, l’exposition immersive Cosmic Stories propose, quant à elle, d’embarquer dans le vaisseau spatial issu du comic-book de science-fiction éponyme qui paraît pour l’occasion. Seul maître à bord, Mandryka guide la déambulation du spectateur ; entre hommage et détournement de ses lectures d’enfance, il l’invite à suivre l’élaboration des pages de ce comic inédit.

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Prix Töpffer Genève

Helge Reumann

Né à Uster en 1966, vit à Genève.

SUV - Éditions Atrabile, 2019

Dans SUV, Helge Reumann ne change pas de cap et travaille toujours les mêmes obsessions: violence urbaine et nature austère domptée par l’homme, règlement de compte à coup de tatane, et une méfiance généralisée pour tous ceux, et celles, qui marchent au pas. Il y a bien de la folie, et de l’humour, dans SUV, mais distillé à la sauce Reumann, avec une mise en page et un trait aussi rigoureux que beau, un côté pince-sans-rire qui sait faire des ravages, et une ambiance inquiétante et étrange qui est presque devenue une marque de fabrique. Le travail d'Helge Reumann, qui ne soucie pas des frontières entre art contemporain et bande dessinée, imprègne durablement la rétine et le cerveau.

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Prix Töpffer pour la jeune bande dessinée

Jeff Délez

Né à Genève en 1997, Jeff Délez est titulaire d'un CFC de graphisme et d'une maturité professionnelle artistique du CFP Arts, il a obtenu en juin 2019 un bachelor en communication visuelle, option Image/Récit – Bande dessinée et animation, à la HEAD – Genève. Il est lauréat du prix Caran d'Ache /HEAD 2019.

"Il y a trois choses qui me passionnent dans la vie : dormir, observer et travailler". Ainsi débute le récit du narrateur-auteur qui avoue son obsession du détail: "c'est dans le fragment que je trouve mon bonheur". Bonheur partagé avec le lecteur ou la lectrice, plongé.e au fil des pages dans une passionnante réflexion sur le rapport à l'espace et sur le médium du dessin, qui sollicite les sens et l'émotion. Les nombreuses trouvailles graphiques et textuelles, qui associent par exemple l'infiniment petit et l'infiniment grand, tout à la fois saisissent et enchantent.

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Grand Prix Töpffer

Jean-Christophe Menu

Bien sûr, Jean-Christophe Menu dessine. Et, dans le même temps, il a un travail de critique et d’historien de la Bande Dessinée. Cela le conduit à jouer entre textes et images, à donner une place prépondérante à l’écrit à l’intérieur même de ses Bandes Dessinées.

Ses récits parcourent des imaginaires extravagants, proches d’une attitude surréaliste. L’incroyable de ses univers côtoie un ancrage dans le réel composé d’un florilège d’histoires autour de sa propre vie. Voir son quotidien comme une bizarrerie déraisonnable. Ses points de vue et son expression graphique sont le prétexte à se positionner constamment face à un monde rigide, médiocre, suffisant.

Pour montrer cette complexité nous avons travaillé comme des archéologues, analysant par strate l’ensemble de son territoire dessiné et écrit. Couche après couche nous avons reconstitué une autre lecture de ce travail, mettant en avant l’entrelacement des sujets et des préoccupations.

Ce dispositif analytique permet d’appréhender sa pensée, de comprendre la capillarité et les liens subtils qui se forment entre chaque élément dans un dialogue permanent et conscient.

Au regard de ce qui nous a été donné à parcourir, nous avons ouvert une petite trappe donnant accès à une pensée prolifique. Nous sommes loin d’en faire le tour, d’en avoir découvert tous les Recoins

Conception et réalisation :
Anne-Soorya Takoordyal,
Maël Bächtold,
Tristan Bartolini
Assisté de Gaëtan Stierlin

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Prix Töpffer Genève

Baladi

Tout juste une année après la parution du premier volume (Décrire l’Egypte, ravager la Palestine), voilà le deuxième épisode de cette «série» en tout point unique, épisode sous-titré ce coup-ci Décrire l’Empire ottoman autour de 1830. Pour rappel, Décris-Ravage est une adaptation en bande dessinée de la pièce éponyme d’Adeline Rosenstein, et comme dans le premier épisode, on retrouve ici la même volonté d’explorer les relations complexes qui lient Moyen-Orient et Occident. Un pied dans les événements d’aujourd’hui, un autre dans ceux d’hier, Décris-Ravage est une œuvre éminemment politique, mais qui ne fait pas l’impasse sur de vraies recherches (et questionnements) historiques.

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Prix Töpffer pour la jeune bande dessinée

Hugo Baud

Né à Genève en 1994, Hugo Baud étudie à l'Ecole supérieure de bande dessinée et d'illustration de Genève. Il a réalisé une exposition personnelle à la Galerie Forde à Genève et a participé à des expositions collectives, notamment au Swiss Institute à New York.

Inclassable, provocateur, talentueux. Dans ce quatrième opus présenté au jury, on retrouve les caractéristiques propres au travail d'Hugo Baud. On appréciera la constance, mais surtout la liberté assumée qui débouche sur une narration graphique aux limites de l'intelligible. Le gaufrier simplissime (6 cases de taille égale) est exploité comme un vaste terrain de jeu où tous les coups sont permis. L'expérimentation est reine, mêlant traits grossiers au feutre et tampons enfantins. A découvrir.

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Édition 2017
  • Prix Töpffer Genève : Pascal Matthey pour «Les Têtards», Éditions l'employé du Moi, 2017
  • Prix Töpffer international: Hugues Micol pour «Scalp, la funèbre chevauchée de John Glanton et de ses compagnons de carnage», Éditions Futuropolis, 2017
  • Prix Töpffer de la jeune bande dessinée: Sam Fagnard pour «Modern days: Livre 1».
Édition 2016
  • Prix Töpffer Genève : Peggy Adam pour «Plus ou moins…L’Hiver», Éditions Atrabile, 2016.
  • Prix Töpffer international: Catherine Meurisse pour «La légèreté», Éditions Dargaud, 2016.
  • Prix de la jeune bande dessinée du canton de Genève: Camille Valotton pour «Speculum Mortis».
Édition 2015
  • Prix Töpffer international: Killoffer pour «Killoffer tel qu’en lui-même enfin», Éditions l’Association, 2015.
  • Prix Töpffer Genève: Alex Baladi pour «Autoportrait (13.11.2013 – 14.11.2014)», Éditions Atrabile, 2015.
  • Prix de la jeune bande dessinée de la République et canton de Genève: Maurane Mazars pour «Acouphènes».
Édition 2014
  • Prix Töpffer international: David Vandermeulen pour «Des choses à venir, Fritz Haber vol. 4», aux éditions Delcourt, 2014.
  • Prix Töpffer Genève: Helge Reumann pour «Sexy Guns», aux éditions United Dead Artists, 2014.
  • Prix de la jeune bande dessinée de la République et canton de Genève: Barbara Meuli pour «Cligne-musette».
Édition 2013
  • Prix Töpffer international: Marc-Antoine Mathieu, «Le Décalage» aux Éditions Delcourt, 2013.
  • Prix Töpffer Genève: Tom Tirabosco et Christian Perrissin pour «Kongo. Le ténébreux voyage de Józef Teodor Konrad Korzeniowski», aux Éditions Futuropolis, 2013.
  • Prix de la jeune bande dessinée de la République et canton de Genève: Andrea Bonnet pour «Marcovaldo».
Édition 2012
  • Prix Töpffer international: David Prud'homme pour «La Traversée du Louvre».
  • Prix Töpffer Genève: Sacha Goerg pour «La Fille de l'eau».
  • Prix de la jeune bande dessinée de la République et canton de Genève: Martin Panchaud pour «La couleur des choses».
Édition 2011
  • Prix Töpffer international: Christian Cailleaux pour «Les longues traversées».
  • Prix Töpffer Genève: Isabelle Pralong pour «Oui, mais il ne bat que pour vous».
  • Prix de la jeune bande dessinée de la République et canton de Genève: Tatiana Nazarova pour «Carpe Diem».
Édition 2010
  • Prix Töpffer international: Gabrielle Piquet pour «Les enfants de l’envie».
  • Prix Töpffer Genève: Frederik Peeters, en collaboration avec Pierre-Oscar Lévy pour «Château de sable».
  • Prix de la jeune bande dessinée de la République et canton de Genève: Pierre Schilling pour «Pain d’épices».
Édition 2009
  • Prix Töpffer international: Manuele Fior pour «Mademoiselle Else».
  • Prix Töpffer Genève: Valp pour «Ashrel, Dragon»,T1.
Édition 2008
  • Prix Töpffer international: Bastien Vivès pour «Le goût du chlore».
  • Prix Töpffer Genève: Patrick Mallet pour «Achab, Premières Campagnes», T2. Édition 2007
  • Prix Töpffer international: Dominique Goblet pour «Faire semblant c’est mentir».
  • Prix Töpffer Genève: Isabelle Pralong pour «L’éléphant».
Édition 2006
  • Prix Töpffer international: Manu Larcenet pour «Le combat ordinaire 3: Ce qui est précieux».
  • Prix Töpffer Genève: Non attribué.
Édition 2005
  • Prix Töpffer international: Pierre Wazem pour «Les scorpions du désert»,T4.
  • Prix Töpffer Genève: Macchia pour «The Beauty & New fashion hall».
Édition 2004
  • Prix Töpffer international: Jean-Claude Götting pour «La Malle Sanderson».
  • Prix Töpffer Genève: Aucun prix décerné.
Édition 2003
  • Prix Töpffer international: David B. pour «L'Ascension du Haut Mal»,T6.
  • Prix Töpffer Genève: Guillaume Long pour «Les sardines sont cuites».
Édition 2002
  • Prix Töpffer international: Blutch pour «Vitesse Moderne».
  • Prix Töpffer Genève: Helge Reumann pour «Bagarre».
Édition 2001
  • Prix Töpffer international: Joann Sfar pour «Le Minuscule Mousquetaire, L'Académie des Beaux-Art», T1.
  • Prix Töpffer Genève: Frederik Peeters pour «Pilules Bleues».
Édition 2000
  • Prix Töpffer international: Blain & David B. pour «Les Ogres».
  • Prix Töpffer Genève: Alex Baladi pour «Frankenstein encore et toujours».
Édition 1999
  • Prix Töpffer international: Pascal Rabaté pour «Ibicus», Livre 2
  • Prix Töpffer Genève: Nadia Raviscioni pour «La valise».
Édition 1998
  • Prix Töpffer international: Enki Bilal pour «Le Sommeil du monstre».
  • Prix Töpffer Genève: Pierre Wazem pour «Bretagne».
Édition 1997
  • Prix Töpffer international: Jacques de Loustal pour «Kid Congo».
  • Prix Töpffer Genève: Tom Tirabosco pour «L'émissaire».

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