Lexique

Ce lexique est basé sur différentes sources listées au bas de cette page, et dont la majorité sont disponibles en ligne.

Il vise à fournir des outils pour la compréhension des enjeux liés aux violences sexistes et sexuelle. Il n’est pas exhaustif et pourra s’enrichir et s’adapter au cours du temps.

A noter que les termes qui permettent aux personnes concernées de se définir elles-mêmes et de refléter leur diversité sont en constante évolution. Les définitions ci-dessous sont des propositions parmi d'autres définitions existantes, chacune des personnes concernées pouvant s’identifier à un terme selon sa propre définition, qui demeure légitime.

  • Rapport de pouvoir qui repose sur l’âge. Par exemple, il peut s'agir de la position de pouvoir des adultes sur les enfants, ou des personnes actives sur les personnes âgées. L'âgisme donne lieu à des préjugés et des comportements discriminatoires liés à l'âge : par exemple, délégitimer la parole d’une personne en raison de son âge, soit parce qu’elle est jugée “trop vieille” et donc dépassée, soit parce qu’elle est jugée "trop jeune" et donc pas assez expérimentée.

  • Orientation sexuelle des personnes qui ne ressentent pas ou peu d’attirance sexuelle pour les autres, quelle que soit leur identité de genre.

  • Orientation sexuelle et/ou affective des personnes qui peuvent ressentir de l’attirance pour des personnes d’identités de genre différentes (hommes, femmes, personnes non binaires, …).

  • Façon de concevoir les personnes ou identités comme appartenant à deux catégories distinctes et opposées et/ou complémentaires. Par exemple, le fait de catégoriser l’identité de genre en deux formes (l’homme et la femme, le masculin et le féminin) et de les considérer comme naturellement et biologiquement différentes.

  • Fait de qualifier la cisidentité (personne qui s’identifie au genre qui lui a été assigné à la naissance) comme la norme acceptable et naturelle, en opposition à d’autres réalités, comme la transidentité par exemple. Les présomptions et préjugés qui en découlent mènent à des discriminations envers les personnes qui transgressent, ou sont perçues comme transgressant, cette norme.

  • Fait de considérer les identités cis (personne qui s’identifie au genre qui lui a été assigné à la naissance) comme plus légitimes.

  • Fait de pouvoir donner librement et volontairement son accord, sans subir de pression et en toute clarté. Le consentement doit être enthousiaste, informé, libre et éclairé : la communication doit être transparente et ne peut se faire si une personne n'est pas en pleine possession de ses moyens. Le consentement est spécifique (consentir à un acte ne signifie pas consentir à d'autres) et peut être retiré à tout moment.

  • Actes ou pratiques qui désavantagent, humilient, menacent ou mettent en danger l'intégrité de personnes sur la base de caractéristiques liées par exemple à la physionomie, l'ethnicité, l'appartenance religieuse ou le genre (réels ou supposés). On parle également de discrimination lorsqu'une personne ou un groupe ne peut pas jouir, au même titre que le reste de la population, de ses droits humains ou d'autres droits juridiques, en raison d'une politique, d'une loi ou d'un traitement spécifique.

  • Ensemble des marqueurs extérieurs d'une personne tels que les vêtements, la gestuelle, la voix, le maquillage, la coupe de cheveux. L'identité de genre ou l’orientation sexuelle d’une personne ne peuvent être déduite uniquement sur la base de son expression de genre.

  • Terme désignant le meurtre d’une femme ou d'une fille en raison de, ou en lien avec, son genre. Le concept de féminicide permet de mettre en évidence le genre et les rapports de genre comme élément sous-jacent de ces meurtres. Les féminicides s’inscrivent dans les violences de genre, soit les violences commises envers les femmes ou les minorités de genre en lien avec leur identité, ou qui les affectent de manière disproportionnée.

  • Orientation sexuelle des personnes s’identifiant comme hommes qui sont attirées par d’autres hommes.

  • Construction sociale qui définit un ensemble d’attitudes, de valeurs, de comportements et d'attributs comme étant masculins ou féminins et établit une hiérarchie entre eux. Les différences qui sont ainsi créées donnent lieu à des normes et attentes sociales spécifiques, et à un rejet des personnes ou attributs qui sont considérées comme n'étant pas conformes. En tant que construction sociale, le genre peut être remis en question et déconstruit.

  • Propos ou comportement non consenti provenant d’une ou plusieurs personnes, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à la dignité d'une personne, par exemple en lien avec son identité de genre ou son orientation affective et sexuelle, en particulier lorsque ce comportement crée un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant. Le harcèlement peut par exemple consister à suivre, contacter, insulter, ou mettre à l’écart (liste non exhaustive) de façon répétée une personne. Le harcèlement porte atteinte à la santé des personnes qui le subissent. Il se décline dans des espaces privés, publics, professionnels, scolaires ou encore virtuels (cyber-harcèlement).

  • Concept qualifiant l’hétérosexualité comme la norme acceptable et naturelle en opposition à d’autres orientations sexuelles ou affectives. Ce qui mène à des discriminations et rend difficile le rejet ou les remises en question cette norme.

  • Orientation sexuelle des personnes qui ressentent une attirance sexuelle et/ou affective pour le genre opposé. Par exemple, une femme hétérosexuelle sera attirée par un homme et vice versa.

  • Mépris, rejet, et haine envers des personnes, des pratiques ou des représentations homosexuelles. L’homophobie peut toucher les personnes homosexuelles mais également des personnes hétérosexuelles dont l’expression de genre ne correspond pas à la norme attendue. La lesbophobie est l'expérience spécifique de discrimination vécue par les femmes lesbiennes, combinant à la fois l’homophobie et le sexisme. La gayphobie met en évidence la spécificité des violences envers les hommes homosexuels. Enfin, la biphobie se réfère à l’hostilité, aux discriminations et aux stéréotypes liés à la bisexualité.

  • Expérience personnelle et intime vécue par chaque personne de son genre. On peut par exemple s'identifier en tant que femme, personne non-binaire, personne trans*, personne agenre, homme, etc.

  • Concept qui permet d’imager la manière dont différentes formes d’oppression s’articulent et se renforcent mutuellement, et de décrire l'expérience des personnes qui se trouvent à l’intersection de différentes discriminations (racisme, sexisme, homophobie, islamophobie, validisme, etc.).

  • Terme désignant les personnes nées avec des caractéristiques sexuelles biologiques qui ne correspondent pas ou partiellement aux définitions binaires types des corps masculins et/ou féminins. Les personnes intersexes sont souvent victimes d’interventions médicales imposées ou sous contraintes et de discriminations dans les domaines de l’éducation, du sport ou de l’emploi. Les discriminations et oppressions que subissent les personnes intersexuées s'appellent l'intersexophobie.

  • Orientation sexuelle des personnes s’identifiant comme femme qui est attirées par d’autres femmes.

  • Acronyme de Lesbienne, Gay, Bi, Trans, Queer, Intersexe et Asexuel ou Aromantique. Le + permet de rendre visible ce qui n’a pas été cité, de rendre visible d’autres identités ou orientations, et de créer du lien entre communautés.

  • Identité de genre qui désigne les personnes qui ne s’inscrivent pas, ou pas entièrement, dans une catégorie binaire de «femme» ou d' «homme».

  • Règle ou modèle accepté par une société ou une communauté pour régir des comportements et des pratiques. Elle sert de référence pour établir des standards et croyances sociales, culturelles et morales. Les normes établissent donc certaines pratiques et comportement comme légitimes – et d'autres non. Les individus ou groupes qui ne se conforment pas à une norme risquent d'être discriminés et invisibilisés (par exemple, les familles arc-en-ciel). A l’inverse, les personnes qui s'y conforment bénéficieront de privilèges (par exemple, les familles hétéronormées).

  • Consiste à marginaliser, persécuter, priver de leurs droits ou faire subir des violences ou contraintes à des membres d'un groupe social spécifique. L'oppression, tout comme la discrimination, est basée sur des hiérarchies socialement et historiquement construites.

  • Attirance sexuelle ou/et émotionnelle ressentie (ou non) par une personne pour une autre personne.

  • Forme d’organisation sociale fondée sur l’autorité et la domination par les hommes et l’exclusion explicite des femmes et des minorités de genre. Dans un système patriarcal, les hommes détiennent le pouvoir et des privilèges spécifiques dans les domaines politique, social, économique, familial ou encore religieux.

  • Phénomène ancré dans la structure même de notre société et son organisation. Les phénomènes structurels sont souvent liés à des problèmes sociaux, économiques, politiques ou culturels, qui existent depuis longtemps et sont enracinés dans les institutions, les normes, les politiques et les relations de pouvoir dans une société. Agir sur les phénomènes structurels est difficile, en raison de la profondeur de leur ancrage et de leur persistance.

  • Terme permettant de référer à une personne. Les personnes trans ou non-binaires ont contribué à faire émerger de nouveaux pronoms en plus de “il” et “elle”. Iel (contraction de “il” et “elle”) est par exemple un pronom de genre neutre utilisé notamment par des personnes non binaires mais qui peut servir à désigner une personne dont on ne connait pas l’identité de genre ou pour un groupe de personnes mixtes. Demander le pronom d’une personne lorsqu’on la rencontre permet de le/la genrer correctement. A l'inverse, mégenrer une personne constitue une forme de violence.

  • Terme désigne une personne dont l’identité de genre ou l’orientation sexuelle/affective ne correspond pas aux modèles normés. Il s'agit d'une réappropriation, par la communauté LGBTQIA+, d’une insulte qui voulait dire « bizarre » en anglais. En ce sens, le terme "Queer" a une portée politique.

  • Oppression et discriminations systémiques fondées sur l’idée de «race». La « race» est une notion socialement construite qui se base sur l’idée d’une hiérarchie entre des personnes ou des groupes en lien avec leur appartenance ou leur origine réelle ou supposée, ou encore sur de prétendues différences culturelles ou religieuses.

  • Relation asymétrique entre des individus ou des groupes sociaux, qui place un des individus ou groupes dans une position de pouvoir par rapport à l'autre (individu ou groupe). La personne ou le groupe qui détient le pouvoir peut ainsi exercer son autorité et faire subir des discriminations à l’autre.

  • Ensemble de comportements associés au fait d’être d’un certain genre. Ce terme désigne le fait qu'il existe des attentes sociales particulières envers les individus en fonction de leur genre.

  • Oppression et les discriminations systémiques qui sont fondées sur l’idée de binarité de genre et d'une hiérarchie naturelle et intrinsèque entre les genres. Il s'agit de toute attitude discriminatoire liée au genre, du rapport de pouvoir des hommes sur les femmes et minorités de genre, ou encore de la croyance qu’un genre serait intrinsèquement supérieur à un autre.

  • Terme désignant des comportements intrusifs, intimidants ou déplacés. Le mot stalking est un terme de chasse qui vient de l’anglais, «to stalk», qui signifie «traquer». Dans le contexte des violences sexistes et sexuelles, on entend par stalking le harcèlement intentionnel et répété d’une personne, qui porte atteinte à son intégrité. Le stalking peut consister à suivre quelqu'un, à lui laisser des mots ou des cadeaux, à suivre son activité en ligne (cyberharcèlement), etc.

  • Expressions ou opinions préconçues et apprises au sujet d'un groupe donné. Les stéréotypes rattachent les comportements ou apparences des personnes à leur identité réelle ou supposée. La construction ainsi créée (tel comportement = telle identité; ou à l'inverse, telle identité = tel comportement) est souvent caricaturale et reproduit ou renforce les normes sociales.

  • Terme qualifiant ce qui est rattaché à un système d'organisation sociale, politique, ou encore économique. Il est important de comprendre les discriminations dans leur dimension systémique, car elles ne sont pas seulement le fait d'individus, elles sont également produites, entretenues et naturalisées par les institutions et les normes sociales.

  • Concept rassemblant un ensemble large d’expériences de personnes qui ne se reconnaissent pas, ou pas entièrement, dans le genre qui leur a été assigné à la naissance. Les personnes trans peuvent souhaiter ou non entamer une transition, c’est-à-dire une évolution sociale, juridique et/ou physique leur permettant de vivre en accord avec leur identité de genre. Les personnes trans ne recourent pas toutes à des opérations ou à des démarches juridiques.

  • Ensemble des discriminations (violences, exclusions, etc.), l’oppression systémique et les rapports de pouvoir vécus par les personnes transgenres sur la base de leur identité de genre. Ce terme fait également référence à la non-reconnaissance ou au rejet des enjeux liés à la transidentité.

  • Le validisme désigne l'oppression systémique des personnes qui sont en situation de handicap. Il peut s’agir de considérer les personnes en situation de handicap comme moins dignes d’être traitées avec respect, moins importantes que les autres ou moins à même de prendre des décisions. L’inaccessibilité de l’espace public (par exemple, trottoirs, panneaux d'information, éclairage, etc.) est une des conséquences du validisme de notre société. Le capacitisme désigne la discrimination et l'exclusion fondées sur les capacités d’une personne (mentales, neurologiques, intellectuelles, motrices et/ou physiques) ainsi que sur sa supposée «productivité».

  • Utilisation délibérée ou menace d'usage délibéré de force ou de pouvoir, physique, psychique, sexuelle ou économique, contre soi-même, contre une autre personne, contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou risque fort de causer un traumatisme, un décès, un tort moral, un maldéveloppement ou une carence (liste non exhaustive).

  • Ensemble de comportements abusifs qui se produisent à l’intérieur d’une famille et/ou d’une relation de couple existante ou rompue. Ces violences peuvent se manifester en actes physiques, psychologiques, sexuels, économiques, y compris dans les espaces virtuels (cyber-violences). Elles servent notamment à intimider et à exercer un contrôle sur les personnes et peuvent toucher les adultes comme les enfants et les jeunes.

  • Comportements qui portent atteinte à l'intégrité physique d'une personne, comme la blesser, transgresser son espace vital, ou encore la forcer physiquement à faire quelque chose qu’elle ne souhaite pas ou qui la met en danger.

  • Acte, comportement ou propos, individuel ou collectif, qui est l’expression des rapports de genre et des relations de pouvoir qui en découlent, et qui provoque, ou est susceptible de provoquer, des préjudices ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques.

  • Acte ou comportement à caractère sexuel imposé à une personne sans son consentement libre et éclairé et qui porte atteinte à son intégrité. Les violences sexuelles peuvent être exercées par un individu ou un groupe envers une ou plusieurs personnes et peuvent se produire autant dans la sphère privée, les relations intimes, le lieu de travail que dans l’espace public.


Sources

A télécharger

Contacts

Etat de Genève
Bureau de promotion de l'égalité et de prévention des violences (BPEV)
T. +41 (0)22 388 74 50
egalite@etat.ge.ch

Ville de Genève
Service Agenda 21-Ville durable
Héloïse Roman
Chargée de projets égalité
heloise.roman@ville-ge.ch