«Non. Même timide, murmuré, étouffé..., ça veut dire NON».
«Pas ce soir», ça veut aussi dire NON.
La campagne «ça veut dire non» est née de la volonté commune de plusieurs associations genevoises, de l’Université, du Canton et de la Ville de Genève de développer des actions de sensibilisation autour de la notion de consentement. Depuis sa création, en 2015, les affiches de la campagne habillent régulièrement les rues genevoises autour du 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, pour engager une réflexion publique sur les violences sexuelles. Des actions sont aussi menées auprès de différents publics.
Depuis 2019, la Ville de Genève a adopté et met en oeuvre le plan d'action "Objectif zéro sexisme dans ma ville" dans la continuité des actions de prévention des violences sexistes et sexuelles.
Non, quelle que soit la forme qu’il prend, c’est non. En 2015, la Ville de Genève a décidé de diffuser la campagne «ça veut dire non», une campagne créée par un groupe de collégiennes pour soutenir les victimes de viol, et rappeler ainsi à tous les publics la nécessité de respecter le consentement de l’autre, quel que soit le lieu, les circonstances ou le degré d’intimité.
Cette campagne permet de nourrir le débat, d’inciter à une prise de conscience, de responsabiliser. Elle contribue aussi à donner et à redonner la parole à celles à qui on dit trop souvent de se taire, à celles à qui l’on dit –ou l’on prétend- qu’on ne les a pas entendues.
«Ça veut dire non», c’est l’occasion de réaffirmer le droit de disposer de son corps. De rappeler que le corps des femmes n’est pas un objet, encore moins un objet sexuel ou public. Que ce corps leur appartient, et à personne d’autres, et qu’elles ont le droit de le revendiquer et d’en disposer comme bon leur semble.
«Ça veut dire non», c’est aussi le message d’un refus plus général de toutes les formes de violences sexuelles et sexistes. Des violences que subissent bien trop souvent aujourd’hui encore les femmes à Genève, dans différents espaces de leur vie : le couple, la famille, le travail, la politique, la rue, les transports, les lieux de fête ou encore de pratiques sportives… Blagues sexistes, injures, injonctions diverses et variées, harcèlement, violences psychologiques, agressions verbales ou encore physiques, viol… Ces violences, sous toutes leurs formes, sont inacceptables, il faut le dire et le redire.
Ces messages, nous devons ainsi les diffuser le plus largement possible, en multipliant les actions de sensibilisation et de mobilisation autour du 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Mais également en développant des actions de fond, de longue durée, permettant de déconstruire les stéréotypes qui sont à la racine des discriminations de genre et qui souvent servent à les légitimer.
La Convention d’Istanbul du Conseil de l’Europe, signée et ratifiée par la Suisse, reconnait que les violences faites aux femmes sont «une manifestation des rapports de force historiquement inégaux entre les femmes et les hommes ayant conduit à la domination et à la discrimination des femmes par les hommes, privant ainsi les femmes de leur pleine émancipation». Cette Convention est un instrument particulièrement intéressant, qui nous offre un cadre juridique complet pour mettre en place une véritable politique de prévention des violences de genre. Parce que, faut-il le rappeler, les droits des femmes sont des droits humains. Et que mettre un terme aux violences de genre est une étape cruciale pour la réalisation de l’égalité entre femmes et hommes.
Sandrine Salerno
Conseillère administrative en charge du développement durable 2015-2020