Campagne contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie 2022 de la Ville de Genève

Célébrons la diversité queer. Faisons corps contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie.

Alfonso Gomez
© photo: Valérie Martinez

La Suisse a connu récemment d’importantes évolutions en faveur des droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, intersexes, queers ou appartenant à d’autres minorités de genre ou de sexualité (LGBTIQ+). Ces changements, nous les devons avant tout à l’engagement militant et associatif des communautés concernées, que ce soit pour l’extension de la norme pénale anti-raciste à l'homophobie, le changement facilité de sexe et de nom à l’état civil ou l’ouverture du mariage et de la procréation médicalement assistée aux couples de même sexe. Ces modifications ont, pour la plupart, été adoptées par une large majorité du peuple, ce qui représente également un signe fort d’évolution sociétale. Toutefois, des lacunes importantes subsistent dans la mise en application de ces droits, et les discriminations qui touchent les personnes LGBTIQ+ demeurent une réalité en Suisse. Ainsi, l’édition 2021 de l’enquête Panel Suisse LGBTIQ+ montre que plus de 80% des personnes issues des minorités de genre subissent des discriminations structurelles et que près de 54% sont exclues socialement en raison de leur identité de genre.

Les corps sont particulièrement visés par les discriminations et les violences, car ils doivent entrer dans l’une des cases binaires du «féminin» ou du «masculin» et se soumettre aux injonctions à l’hétérosexualité. S’ils transgressent ces normes, ils sont mis à l’épreuve: regards, bousculades, humiliations, mais aussi coups et mutilations. Ainsi, toujours selon les statistiques du Panel Suisse LGBTIQ+, 15% des membres des minorités de genre et 7% des membres des minorités sexuelles ont subi des violences physiques au cours de la dernière année. En Suisse et à Genève, des enfants intersexes continuent de subir des interventions chirurgicales non-nécessaires afin de les rendre «conformes» aux catégories de genre binaires et ce, bien entendu, sans leur consentement libre et éclairé. Des personnes transgenres se voient menacées et violentées lorsqu’elles se rendent dans les WC qui correspondent à leur identité de genre. Ainsi, la lutte contre les LGBTIQ+phobies n’est de loin pas terminée, et la question des corps et de l’autodétermination est au centre de ce combat.

La nouvelle campagne de la Ville de Genève, lancée comme chaque année à l’occasion de la Journée internationale contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie du 17 mai, invite la population genevoise à mieux (re)connaître et à célébrer la diversité des corps queers. Elle cherche à rendre visible cette diversité, de manière positive et affirmée, à travers le travail d’un collectif d’illustrateur-trice-x-s concerné-e-x-s et allié-e-x-s, rassemblé par le Fesses-tival, partenaire de cette édition. Leurs œuvres colorées expriment fierté et joie. Elles réaffirment que le droit à l’autodétermination, au consentement et au respect du corps de chacun-e-x est un droit fondamental, ainsi qu’une condition essentielle de notre vivre-ensemble. Ces illustrations rendent aussi visibles les identités croisées, les personnes qui se trouvent à l’intersection de plusieurs formes de domination et d’injonctions normatives, telles que les personnes LGBTIQ+ en situation de handicap, seniors, ou racisées. Grâce au talent de ces artistes, que je remercie chaleureusement, les corps individuels deviennent un corps collectif qui se dresse contre les violences et les discriminations.

Comme chaque année, l’affichage public, visible dans les rues de Genève du 9 au 22 mai, se complète d’une série d’événements et de rencontres organisées en collaboration avec plusieurs associations et institutions locales. Je vous invite à y participer et, ensemble, à faire corps contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie.

Alfonso Gomez,
Conseiller administratif en charge de l’égalité et de la diversité en Ville de Genève

Le langage inclusif est ici privilégié, soit un style d’écriture qui se veut non-discriminant et qui inclut le féminin, le masculin, mais également d’autres identités de genre par l’usage du «-x-». Le langage inclusif étant en perpétuelle évolution, les modalités utilisées dans la présente communication restent perfectibles. De plus, les descriptions relatives aux individus mentionnés dans la présente communication respectent les formes souhaitées par les personnes concernées

Contact

Ville de Genève
Service Agenda 21-Ville durable
Stéphanie Monay
Chargée de missions
T. +41 (0)22 418 22 87
stephanie.monay@ville-ge.ch