Non, les personnes LGBTIQ+ n’ont pas besoin de «guérir»!
© Demir Sönmez
En 1990, l’Organisation mondiale de la santé retirait (enfin!) l’homosexualité de sa liste des maladies mentales. La transidentité n’a, quant à elle, quitté cette liste qu’en 2018. Depuis 30 ans, le regard porté sur les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, intersexes et queers, ainsi que sur les autres minorités de genre et de sexualité (LGBTIQ+), a fortement évolué, sous l’effet combiné d’une meilleure sensibilisation et d’une plus grande visibilité, rendues possibles grâce à la mobilisation des associations de défense des droits des personnes LGBTIQ+.
Pourtant, partout dans le monde, la pression sociale qu’elles subissent pour se conformer à la norme hétérosexuelle et/ou au genre qui leur a été assigné à la naissance reste forte. Dans un environnement familial et social où les stéréotypes liés au genre et à la sexualité restent très marqués, les injonctions sont si présentes qu’elles imprègnent, dès le plus jeune âge, les personnes LGBTIQ+ elles-mêmes. Dépréciation de soi, isolement, décrochage scolaire, dépression, suicide, les conséquences peuvent être dramatiques.
Aujourd’hui encore, même en Suisse, des «traitements» médicaux, des séminaires, des prières et des jeûnes continuent à être proposés aux personnes LGBTIQ+ pour les «guérir» de leur homosexualité ou de leur transidentité. Des médecins continuent d’opérer, sans raison médicale valable, des enfants intersexes pour «normaliser» leurs organes génitaux, des actes pourtant considérés comme de la torture par de nombreuses instances internationales. Toutes ces violences se basent sur l’idée, erronée et dangereuse, que l’homosexualité, la transidentité ou l’intersexuation sont des «déviances», des «anomalies», qui peuvent et doivent être «rectifiées».
La campagne 2020 de la Ville de Genève vise à dénoncer ces injonctions et ces pratiques, sous toutes leurs formes, et rappeler que les personnes LGBTIQ+ ne devraient pas avoir besoin de «changer» pour être acceptées, mais qu’elles ont plutôt besoin d’être soutenues et valorisées dans leurs identités, tout au long de leur vie. Sous le slogan «Je n’ai pas besoin de…», David, Deborah, Eric, Lucie, Muriel et Roine prêtent leur visage et offrent leur témoignage pour cette campagne, visible dans les rues de Genève dès le 28 septembre. Je tiens à les en remercier chaleureusement.
Comme chaque année, une série d’événements et de rencontres sont par ailleurs organisées en collaboration avec les associations.
Je suis heureux que cette campagne, repoussée à cause de la pandémie, puisse finalement avoir lieu. Elle est d’autant plus nécessaire que les communautés LGBTIQ+ ont été et sont encore durement affectées par la situation que nous expérimentons depuis plusieurs mois, avec une augmentation de la violence, des discriminations et de la précarité. Les événements de visibilité et de revendication, mais aussi de réflexion, d’élaboration et de transmission des savoirs, comme la Geneva Pride, ont dû être annulés. De nombreux lieux de socialisation et de fête demeurent par ailleurs fermés.
Avec cette nouvelle campagne, la Ville de Genève poursuit son engagement fort en faveur d’une société plus égalitaire et plus inclusive, donc plus durable, en comptant sur la contribution de chacun-e-x de ses citoyen-ne-x-s.
Alfonso Gomez,
Conseiller administratif en charge de l’Égalité et de la Diversité
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Contact
Ville de Genève
Service Agenda 21-Ville durable
Guillaume Mandicourt
Chargé de projets LGBTIQ+
T. +41 (0)22 418 22 90
guillaume.mandicourt@ville-ge.ch